Mon ado a-t-il un trouble de santé mentale?
Si vous pensez que votre ado souffre d'un trouble de santé mentale, faites preuve de prudence avant de poser un diagnostic vous-même. N'hésitez pas à vous appuyer sur des ressources professionnelles pour obtenir un diagnostic fiable. Des informations et de l'aide sont disponibles pour vous soutenir dans cette démarche.
À retenir
👉 Un.e ado peut avoir des difficultés passagères sans pour autant souffrir d'un trouble. Observez et consultez si besoin.
👉 Seul.e un.e professionnel.le de santé peut diagnostiquer un trouble mental.
👉 Votre ado pense avoir un trouble ? Écoutez-le.la, expliquez-lui la différence entre difficulté et diagnostic, et encouragez une consultation.
Développement normal, difficulté ou diagnostic?
Certains comportements de notre jeune peuvent nous questionner, voire nous inquiéter et nous demander s'iel est «normal.e». A-t-iel un trouble de santé mentale? Il faut faire attention aux hypothèses et aux diagnostics que nous posons.
Par exemple, un.e ado peut avoir une période normale dans son développement où iel confronte davantage ses parents, sans pour autant avoir un trouble de l’opposition. Un.e ado peut aussi avoir une difficulté en particulier, par exemple être de nature anxieuse, sans toutefois avoir le diagnostic de trouble d’anxiété.
Les nuances entre ces différences peuvent être floues. N’hésitez pas à contacter les intervenant.e.s Tel-jeunes Parents pour y voir plus clair, ou à consulter des professionnel.le.s de santé qui pourront vous guider dans l’analyse des comportements de votre jeune.
Diagnostic d’un trouble de santé mentale
Qui peut donner un diagnostic?
Poser un diagnostic est réservé exclusivement à certaines professions du domaine de la santé. Ces professionnelles et professionnels s’appuient sur une liste de critères précis, en plus d’évaluer l’intensité et la durée des symptômes avant de poser un diagnostic.
Un suivi psychothérapeutique peut être offert, notamment, par des psychologues, des travailleur.euse.s sociales et travailleurs sociaux, des psychoéducatrices et psychoéducateurs, etc.
💡La prescription d’une médication, si nécessaire, est un acte réservé aux professionnel.le.s de la santé (médecins, psychiatres ou pédopsychiatres).
Peut-on se fier à ce que l'on lit en ligne?
Nous avons tous des traits de personnalité qui nous distinguent et nous rendent uniques. Lorsque nous cherchons des réponses sur Internet à certains traits de personnalité, il est possible de rapidement passer du «trait» au «trouble» alors qu’il y a une énorme différence entre les deux.
Avant de diagnostiquer un trouble, il est utile qu’une personnalité soit bien définie et construite, ce qui n’est pas le cas à l’adolescence. Si certains problèmes de santé mentale sont perceptibles dès l’adolescence, il est important de savoir que le fait de diagnostiquer un jeune en plein développement n’est pas toujours recommandé.
En résumé, il est utile de faire preuve de prudence avec les diagnostics en santé mentale pendant l’adolescence et de tenir compte des situations que l’adolescente ou adolescent vit dans l’évaluation de son état général.
Mon ado croit avoir un diagnostic de santé mentale: comment réagir?
Certain.e.s jeunes vont tenter de mettre des mots sur leurs difficultés en faisant des recherches, ou en consultant certaines personnes (amies et amis, proches, professionnelles et professionnels). Il peut arriver que leurs hypothèses soient justifiées, mais il faut toujours consulter un médecin pour recevoir un diagnostic.
Chose certaine: un.e jeune qui partage une hypothèse de diagnostic vit une souffrance et qui tente de l’expliquer ou de l’exprimer. Il faut entendre quelles sont les émotions du jeune derrière l’étiquette qu’iel souhaite poser sur sa souffrance: l’accueillir sans le juger, explorer avec lui ce qui lui fait croire cela.
On peut ensuite aller chercher des informations sur la différence entre des difficultés et un diagnostic, pour voir l’ensemble de la situation et tenter de départager certaines informations. Puis, on peut inviter notre ado à consulter un.e spécialiste de la santé mentale et un.e médecin pour mieux comprendre ce qui se passe.
Quand consulter?
Un.e jeune peut traverser des moments ou des états d’âme difficiles et avoir besoin d’aide psychologique. Il est temps de s’inquiéter quand l’état général de notre jeune ne s’améliore pas ou même se détériore après quelques semaines, que sa vie sociale en souffre et que même sa motivation à étudier ou à travailler est affectée.
Quoi faire pour aider notre jeune à consulter?
Si votre ado a 13 ans ou moins, vous pouvez prendre rendez-vous avec un.e psychologue, psychoéducateur.rice ou un.e travailleur.euse sociale à sa place.
S'iel a plus de 14 ans, vous ne pouvez pas l’obliger à consulter un.e professionnel.le de la santé mentale. Toutefois, votre jeune n’est pas tenu.e d’avoir votre autorisation pour consulter. Ainsi, si vous avez sa permission, vous pouvez demander de l’aide au CLSC ou trouver un.e psychologue dans le réseau privé. Certains cégeps et universités offrent aussi des services psychologiques à moindre coût. Cette option peut être utile pour les personnes qui se butent à une longue liste d’attente dans le réseau public.
💡Une psy vous dit tout ce qu'il faut savoir avant de consulter!
L’étiquette du diagnostic
Un diagnostic permet…
De se rassurer sur son état, mieux le comprendre et l'expliquer.
D’expliquer des comportements/émotions récurrents et souffrants.
D’obtenir des pistes de solutions.
Mais il peut aussi…
Ne pas représenter la réalité de tout le monde.
Être empreint de préjugés et stéréotypes.
Être stigmatisant.
Donner l'illusion d'une fatalité.
Miser sur les forces de votre jeune
C’est pourquoi il est important, lorsqu’un.e jeune vous parle de la crainte ou de l’impression d’un diagnostic, de l’accueillir et de ne pas juger son émotion, et d’aller chercher des informations et des ressources professionnelles par la suite.
Avec ou sans diagnostic, mettez les forces de votre ado en lumière, ainsi que les moyens qu’iel met en place pour avancer et affronter ses défis. Cela lui permet de prendre du pouvoir sur la situation plutôt que de se voir uniquement comme quelqu’un vivant sous l’étiquette d’un diagnostic ou d’une difficulté, quelle qu’elle soit.
Il est donc important de garder en tête que votre adolescent.e ne se résume pas à son diagnostic et que tous ses comportements ne sont pas liés à son diagnostic.