Encourager mon jeune à demander de l’aide
Devant un problème ou une inquiétude, les enfants ont le réflexe de se tourner vers leurs parents. Mais à l’adolescence, le jeune tentera de développer ses propres stratégies et ira chercher de l’aide en dehors de la cellule familiale. Voici quelques conseils dont vous pouvez discuter avec votre jeune.
À retenir
👉 Laissez votre jeune s'exprimer et validez ses émotions, même si vous ne comprenez pas tout.
👉 Encouragez votre ado à chercher de l'aide auprès de ressources extérieures (Tel-Jeunes, services à l'école, etc.).
👉 Soyez honnête avec votre ado si vous ne savez pas comment l'aider.
Démontrez votre ouverture
Afin de prévenir et d’informer votre jeune que vous êtes là en cas de besoin, vous pouvez utiliser quelques prétextes pour lui signifier votre disponibilité: par exemple, lorsque vous sentez que son moral change, que vous percevez qu’il vit des évènements ou des émotions difficiles, vous pouvez lui dire que vous le remarquez et que vous êtes là en cas de besoin d’aide ou pour parler, simplement.
Vous pouvez également utiliser des évènements à l’extérieur de sa vie pour en parler (par exemple: «si tu vivais une peine d’amour comme ton amie vit en ce moment, je voudrais que tu saches que je suis là pour toi!»). Toutefois, faites preuve de patience! Si votre jeune ne vous parle pas maintenant, il le fera peut-être quand il se sentira prêt!
Écoutez, accueillez et reflétez les émotions
Cela peut sembler banal, mais c’est au contraire la chose la plus importante avant de proposer tout conseil ou toute solution. Les jeunes qui vivent des difficultés et qui décident de demander de l’aide à leurs parents ont besoin de se sentir écoutés et accueillis. Ils ont également besoin de sentir le non-jugement de leur situation pour faciliter leur aisance à s’ouvrir.
Prenez donc le temps de les entendre, laissez les questions de côté pour l’instant et les conseils viendront dans un deuxième ou un troisième temps! Pour être dans une posture d’écoute favorable:
Utilisez des formulations toutes simples comme «Je suis content.e que tu m’en parles, veux-tu m’en dire plus? Je suis là pour toi et pour t’écouter.»
Laissez votre jeune s’exprimer, normaliser ses émotions: «Je te comprends de te sentir triste pour ça, ou tu as raison d’être déçu.e…»
Prenez le temps d’écouter activement et de laisser la place à ses émotions pour que la discussion soit plus productive par la suite.
Félicitez et valorisez
Félicitez et remerciez votre jeune de sa confiance quand il.elle vous demande de l’aide directement, puis invitez-le.la à revenir vous en parler au besoin. Il est également possible de faire un suivi quelques jours plus tard, simplement en demandant si votre discussion ou vos conseils l’ont aidé.e, et s’il.elle a besoin d’autres informations ou que vous l’aidiez à chercher ailleurs.
Rassurez votre jeune sur la notion de confidentialité
Certains ados peuvent être sensibles et éprouver du stress à l’idée que leurs inquiétudes soient connues de tout le monde. Vous pouvez donc faire attention, lorsque c’est possible et que la sécurité de votre jeune n’est pas compromise, de ne pas partager ses confidences avec sa fratrie, par exemple, ou à des adultes de votre entourage.
Toutefois, laissez-vous le droit de ventiler et d’aller chercher du soutien pour vous et pour mieux aider votre jeune. Vous pouvez aussi le.la sensibiliser: à plus de 14 ans, son dossier médical est confidentiel et il.elle peut donc choisir d’aller chercher du soutien sans que vous soyez au courant. Cela pourrait l’inciter à chercher de l’aide de façon autonome si une situation exceptionnelle se présentait.
Questionnez ouvertement
Privilégiez les questions ouvertes face aux problèmes ou aux inquiétudes de votre jeune: «Qu’as-tu déjà essayé et qui n’a pas fonctionné? Qu’est-ce qui marcherait selon toi? Qu’est-ce qui pourrait t’aider à te sentir mieux dans la situation?» Puis ajoutez des informations à partir de ses réponses.
Assurez-vous également de l’accompagner dans sa propre recherche de solutions plutôt que de proposer des conseils tout faits qui pourraient ne pas lui convenir.
Partagez-lui d’autres ressources
N’hésitez pas à référer votre jeune à d’autres ressources, en dehors de la cellule familiale, pour qu’il.elle dispose d’un maximum de références qui peuvent lui être utiles.
Par exemple, assurez-vous qu’il.elle connaisse les services d’aide psychologique de l’école (éducateur.rice.s spécialisé.e.s, psychologues scolaires), partagez lui les différentes façons de rejoindre Tel-jeunes, ou référez-lui des membres de la famille élargie avec qui il.elle a un bon lien.
Soyez honnête
Ne soyez pas mal à l’aise si vous n’avez pas réponse à ses questions. Les ados aiment généralement l’honnêteté et perçoivent nos inconforts. L’important est surtout de valider le questionnement de votre jeune, et de l’orienter vers des ressources adaptées. En lui démontrant que vous ne savez pas tout, vous lui montrez qu’il.elle a aussi le droit de ne pas tout savoir!
Expliquez les différentes façons de demander de l’aide
Obtenir de l’aide peut prendre différentes formes et dépend des problèmes et des difficultés de chacun, mais aussi de notre façon d’affronter les difficultés. On peut par exemple choisir:
Un professionnel.le de la santé psychologique: psychologue ou autre type de professions qui œuvrent autant en privé qu’en milieu communautaire (CLSC ou organismes) ou dans les écoles.
Un médecin de famille, qui est souvent une bonne porte d’entrée pour connaître les services qui s’offrent à nous.
Des proches dans notre entourage pour nous venir en aide ponctuellement ou simplement nous changer les idées.
De s’engager dans une démarche thérapeutique, d’avoir des rendez-vous réguliers et de s’y investir totalement. Ces suivis sont offerts par des professionnel.le.s au privé, en CLSC ou dans certains organismes communautaires qui proposent une relation d’aide.
D’en parler d’abord à des ami.e.s ou à des personnes de confiance, et de réévaluer la possibilité d’en parler à des professionnels.
De privilégier des services de première ligne (comme Tel-jeunes Parents, par exemple) qui offrent de l’intervention psychosociale ponctuelle pour mieux comprendre ses besoins et obtenir du soutien et dans une situation difficile, ici et maintenant.
De se retourner vers des pairs qui vivent les mêmes difficultés pour s’outiller (groupes de soutien sur les réseaux sociaux, groupes de parents des organismes communautaires ou de l’école, etc.).