Jeunesse à bout: le bilan alarmant de Tel-jeunes

Tel-jeunes dévoile son portrait annuel de la demande d'aide, révélant une détérioration préoccupante de la santé mentale des jeunes. Ce bilan résonne avec le cri d'alarme de sa campagne annuelle de dons, « Les jeunes sont à bout », qui souligne l'urgence de la situation.

Les chiffres de ce rapport sont éloquents : entre janvier et novembre 2025, les demandes d’aide auprès de Tel-jeunes ont bondi de 20% par rapport à l'année précédente, atteignant déjà près de 50 000 interventions (ados + parents cumulées). Une projection indique que ce total pourrait dépasser les 60 000 contacts d'ici la fin de l'année, le temps des Fêtes étant traditionnellement l’une des périodes les plus achalandées de l’année sur les lignes de Tel-jeunes.  

Une détérioration de la santé mentale des jeunes, des parents impactés

L’équipe d’intervention de Tel-jeunes est experte de l’adolescence. Composée de professionnel.le.s formé.e.s en intervention sociale, psychologie, psychoéducation ou sexologie, elle accompagne les jeunes sur différentes thématiques, telles que les relations (amicales, familiales, amoureuses), l’école, la consommation et la sexualité.

 

Mais cette année, les questions liées à la santé mentale représentent 50% des interventions, contre 40 % l’an dernier, confirmant une tendance inquiétante où les jeunes se retrouvent de plus en plus seul.e.s face à leurs défis.

Au-delà des statistiques, c'est la complexité et la gravité des situations qui interpellent. L'automutilation, les idées suicidaires – nécessitant une évaluation du risque dans 1 intervention sur 5 – ainsi que l'anxiété généralisée, la dépression et l'isolement sont des thèmes récurrents. 

 

Les contacts liés aux enjeux de violence (intimidation, violence physique, verbale, psychologique et sexuelle) sont en forte croissance et on observe une augmentation des contacts après les heures de classe, de l’ordre de 30%.

 

 

 

À noter qu’à Tel-jeunes, 80% des interventions sont faites à l’écrit (clavardage et SMS): privilégiée par les ados, cette forme de communication représente aussi un certain défi pour l’équipe d’intervention, qui doit faire preuve de beaucoup d’empathie et de patience pour amener les jeunes à s’ouvrir par messages.

 

Concernant les parents d’adolescent.e.s, ils sont plus de 10 000 à avoir demandé de l’aide au service qui leur est dédié, Tel-jeunes Parents. Face à la détérioration de la santé mentale de leurs jeunes, les parents se sentent démunis, inquiets et impuissants.

L'importance cruciale d'un espace d'écoute et de soutien au quotidien 

Ainsi que le souligne Annie Papageorgiou, directrice générale de Tel-jeunes et de sa Fondation:

 

« La détresse des adolescent.e.s qui nous contactent prend de l’ampleur, mais leur volonté de trouver un espace sécuritaire pour en parler augmente aussi. C’est précisément pour cette raison que les services professionnels de première ligne comme Tel-jeunes sont si essentiels. » 

 

Ce constat accablant met en lumière la réalité au cœur de la campagne annuelle de dons de Tel-jeunes, « Les jeunes sont à bout ». Celle-ci vise à sensibiliser le public à la gravité des enjeux que les intervenant.e.s de l’organisme abordent quotidiennement et à recueillir les fonds essentiels pour maintenir ses services et les optimiser pour qu’ils répondent toujours aux besoins des jeunes.  

 

Pour Tel-jeunes, il est plus que jamais crucial de renforcer sa capacité d'écoute et d'intervention face à cette détresse grandissante. Chaque don contribue à offrir un espace gratuit, confidentiel et accessible où chaque jeune et chaque parent peuvent trouver le soutien dont ils et elles ont besoin.